VU A L'ÉTRANGER Acorex : l'art de la gouvernance
Trouver la bonne gouvernance, savoir garder de la proximité, gérer sereinement et mobiliser les élus, un défi permanent pour Acorex, coop du sud-ouest de l'Espagne.
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Lorsque le 31 décembre 1985, cinq coops locales de la région Extremadura créent Acorex, pour optimiser les résultats de ses adhérents et structurer les filières, elles n'ont aucune conscience que vingt-huit ans plus tard, celle-ci sera la 5e coopérative agricole espagnole ! Acorex aura fédéré progressivement trente-huit autres coops, en élargissant leur métier à la fabrication d'aliments du bétail, la production de semences et une activité de magasins pour le consommateur. « Pour arriver à cette réussite, il faut quelques conditions, relate Sébastian Trinidad, membre du comité exécutif d'Acorex. Il faut des leaders avec du charisme qui arrive à écrire notre histoire et notre gouvernance. »
Un président leader élu pour quatre ans
Et gouverner, c'est prévoir et surtout donner un sens stratégique aux actions. Ainsi le président d'Acorex, actuellement Gregorio Traver, est élu pour quatre ans par un collège de grands électeurs constitué par les quarante-trois présidents des coops de base, ce qui lui donne un peu de visibilité dans ses projets. Chaque année, des élections sont organisées pour renouveler en totalité les conseils d'administration de chaque entité. Alors que le conseil d'administration d'Acorex, composé de douze personnes (onze présidents, plus le directeur général), n'est renouvelé qu'à moitié tous les deux ans. Il a le rôle de valider la stratégie qui est proposée par un comité exécutif composé de treize personnes, présidents de coop de base, eux-mêmes appartenant tous à une commission métier. Une commission de gestion existe qui est composée des principaux directeurs opérationnels, membre du comité de direction. Ce comité siège en permanence pour être le garant de la gestion « en bon père de famille ». Il intervient en conseil sur simple demande du conseil.
Des commissions métiers pour gérer au quotidien
Sachant que la gestion au quotidien est faite par des commissions spécialisées par métiers. Celles-ci sont très impliquées dans la marche opérationnelle de la coopérative. Ce sont elles qui proposent les investissements et les axes de développement au conseil d'administration, et déclenchent les études qu'elles souhaitent. Il en existe onze, correspondant aux onze métiers de la coop, avec à leur tête un membre du conseil d'administration. Siège dans ces commissions, outre ce président, d'autres agriculteurs, présidents de coopératives locales et surtout plusieurs opérationnels, véritables chevilles ouvrières.
Pour les filiales industrielles et les participations, elles sont gérées par le directeur administratif et financier qui rapporte au directeur général. Celui-ci fait le lien avec le conseil d'administration.
50 % des résultats redistribués au prorata
L'objectif d'Acorex n'est pas financier mais bien de pouvoir redistribuer aux coops de base les résultats. « Nous distribuons systématiquement 50 % des résultats d'Acorex aux coopératives de base au prorata de leur activité, souligne Sébastian Trinidad. C'est ainsi que nous pourrons les fidéliser et en fédérer d'autres. Cette stratégie doit nous amener à étendre notre territoire. L'histoire nous montre que cela marche. »
« Faire que chaque adhérent travaille à 100 % avec les offres Acorex, est l'objectif principal », souligne Angel Gonzalez Moreno, directeur commercial et terrain. En effet, Acorex n'a aucune relation directe avec les adhérents des coops de base mais délègue des experts dans chacune d'entre elles. En Espagne, les coopératives de base, dites de premier degré, ne sont pas obligées d'acheter à 100 % à leur coopérative de second degré. « Bien sûr, c'est un objectif mais aucune obligation statutaire leur attribue ce choix. A nous d'être les meilleurs. » Le développement de petits négoces privés de proximité prouve qu'il faut rester mobilisé.
Au final, il paraîtrait plus simple de fusionner les quarante-trois coopératives pour générer des économies d'échelle. « C'est un débat impossible pour l'instant, même s'il a toute sa légitimité, confie Angel Gonzales Moreno. Je pense, ainsi que notre président, qu'avec le temps, il est difficile d'imaginer que chaque coopérative de base garde son siège social et ses employés comme c'est le cas actuellement. Cela passera par la nouvelle génération d'administrateurs qui se forme actuellement. »
Christophe Dequidt
Sébastian Trinidad, membre du comité exécutif d'Acorex : « Il faut des leaders avec du charisme qui arrive à écrire notre histoire. »
« Faire que chaque adhérent travaille à 100 % avec les offres Acorex », note Angel Gonzalez Moreno, directeur commercial et terrain.
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